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Développement de l’enseignement de la médecine chinoise en France : Une évolution marquée par des défis et des opportunités

Développement de l’enseignement de la médecine chinoise en France : Une évolution marquée par des défis et des opportunités

Afin d’élargir la vision internationale des étudiants en master et de comprendre le développement de la médecine chinoise à l’échelle mondiale, le 13 novembre, l’Université de médecine chinoise de Chengdu, en collaboration avec le Centre France Chine de la Médecine Chinoise, le Comité spécialisé en pharmacopée chinoise de la World Federation of Chinese Medicine Societies et le Centre de recherche sur la standardisation de la pharmacopée chinoise de l’Université de médecine chinoise de Beijing, a organisé une conférence en ligne qui est traduite en consécutive.

La médecine chinoise, vieille de plusieurs siècles, continue de gagner en popularité en France, avec des évolutions significatives dans son enseignement au cours des dernières décennies. Alors que la médecine chinoise était initialement limitée à l’acupuncture, le paysage éducatif s’est diversifié pour inclure différentes disciplines de cette pratique médicinale.

Historiquement, deux catégories distinctes de praticiens de médecine chinoise existaient en France : les médecins se spécialisant dans l’acupuncture et les non-médecins, tels que les infirmiers et les kinésithérapeutes, étudiant directement l’acupuncture. Cette division a souvent conduit à des conflits entre les deux groupes, chacun formant ses propres associations et syndicats.

Dans les années 1980, l’enseignement universitaire de l’acupuncture a débuté dans plusieurs facultés de médecine en France, offrant aux médecins la possibilité d’obtenir un Diplôme Interuniversitaire (D.I.U.) en acupuncture. Cependant, au fil du temps, le nombre de candidats à cette formation a considérablement diminué, principalement en raison d’un intérêt décroissant de la part des médecins français.

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse d’attrait. Tout d’abord, les patients recherchent désormais des praticiens capables d’utiliser l’ensemble des outils thérapeutiques de la médecine chinoise, plutôt que de se limiter à l’acupuncture. De plus, les médecins acupuncteurs ne peuvent plus pratiquer des dépassements d’honoraires aussi facilement qu’auparavant, entraînant une diminution de leurs revenus. L’absence de postes universitaires spécifiquement dédiés à l’enseignement de l’acupuncture a également contribué à la situation actuelle. Les cours sont souvent dispensés par des médecins acupuncteurs locaux, dont le niveau de compétence varie considérablement, et qui ne sont souvent pas suffisamment rémunérés pour leur travail.

Parallèlement, des initiatives ont été prises pour intégrer davantage la médecine chinoise dans l’enseignement universitaire en France. À la Faculté de médecine de l’Université de Montpellier, par exemple, des Diplômes Universitaires (DU) ont été introduits à partir de 2007, couvrant divers aspects de la médecine chinoise au-delà de l’acupuncture. Ces programmes ont été développés en collaboration avec des experts compétents dans l’ensemble de la médecine chinoise, marquant une avancée significative. Cependant, des défis administratifs ont conduit à la transition de l’enseignement universitaire de la médecine chinoise à Montpellier vers le secteur privé en 2015. Malgré cette transition, le programme a été élargi pour inclure toutes les spécialités de la médecine chinoise, avec un total de 2 750 heures de cours en présentiel sur six à huit ans.

En dehors du contexte universitaire, l’enseignement de la médecine chinoise en France se déroule largement dans des écoles privées, souvent sans soutien gouvernemental. Une enquête réalisée en 2017 par le Conseil Académique Français de la Médecine Chinoise a souligné la diversité des structures d’enseignement, avec des programmes variés, des durées de cursus allant d’un an à huit ans, et des coûts parfois élevés.

Malgré des efforts déployés pour rendre l’enseignement de la médecine chinoise plus accessible et intégrer ses différentes facettes, des défis subsistent. La reconnaissance officielle et la régulation de cette pratique médicinale restent des domaines à explorer pour assurer la qualité de la formation et des soins dispensés. Les acteurs de la médecine chinoise en France continueront probablement à œuvrer pour surmonter ces défis et permettre un développement plus robuste de cette discipline médicale ancienne dans le contexte moderne français.

Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la construction d’un centre pilote de l’enseignement professionnel de la pharmacopée chinoise en France. Initiées et soutenues par le Ministère chinois de la Science et de la Technologie, cette communication académique transfrontalière a été animée par le CFCMC et a attiré la participation de plus de 800 étudiants.

À des fins non lucratives, nous sommes ravis de mettre à votre disposition l’enregistrement intégral de cette conférence captivante. Celle-ci est désormais accessible librement sur la chaîne YouTube officielle du Centre France-Chine de la Médecine Chinoise. Vous pouvez visionner cette présentation stimulante et enrichissante en suivant le lien ci-dessous.

Cette initiative s’inscrit pleinement dans notre engagement à promouvoir la diffusion du savoir et à encourager une meilleure compréhension de la médecine chinoise au sein de la communauté francophone. Que vous soyez étudiant, professionnel de la santé, passionné par la médecine chinoise, ou simplement curieux d’en apprendre davantage sur son développement en France, nous vous invitons chaleureusement à explorer cette ressource éducative unique, à partager le lien avec ceux susceptibles d’être intéressés, et à contribuer ainsi à la diffusion du savoir dans le domaine de la médecine chinoise. N’hésitez pas à poser des questions ou à laisser des commentaires sous la vidéo, afin de créer un espace propice au dialogue et favorisant la constitution d’une communauté engagée dans l’échange d’idées.

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